La marche afghane est avant tout une marche consciente, forme de méditation à part entière. Elle nous met en contact avec le corps dans le mouvement. Pas de techniques complexes, simplement l’attention au présent, à la Vie. Nous sommes parfois trop compliqués pour comprendre les choses simples. Cette simplicité vécue dans la marche se diffuse dans le quotidien. Inspirant le nouveau, rejetant l’ancien comme disent les taoïstes.
Une question de posture…
Nous marchons au quotidien sans y penser, en mettant un pied devant l’autre, tout simplement. Mais le manque d’activité et la sédentarité croissante de nos vies modernes, les écrans des portables, ne nous aident pas à marcher en conscience et tous ces paramètres ont doucement modifié ‘’la posture’’.
Notre posture traduit aussi en partie nos habitudes de vie. Elle peut refléter notre humeur du moment : fatigue, tristesse, ras-le-bol, dépression, joie, enthousiasme… Notre corps, tout comme nos organes, sont en constante relation avec nos émotions, notre état de santé, ce qui peut modifier considérablement l’attitude posturale.
La marche afghane va nous amener petit à petit vers une posture différente grâce à la conscience que nous mettons dans cette marche. Une fois les constatations faites sur les mauvais plis de notre posture, nous pouvons apprendre à notre cerveau à les corriger, la pose du pied, le poids du corps, le regard, etc.
La marche naturelle est une marche harmonieuse qui maintient l’équilibre du corps tout en allant vers l’avant.
Et de respiration…
Stress, anxiété, douleurs au ventre, au cou, des maux de têtes… Intéressons nous à notre cher diaphragme, ce muscle central qui va faire le lien entre le haut et le bas de notre corps par l’intermédiaire des muscles, ligaments, viscères. Le stress empêche d’avoir une bonne respiration, donc le diaphragme se contracte de manière saccadé, voire se bloque. On peut avoir une sensation d’oppression du cœur avec les perturbations qui peuvent en découler comme des palpitations, sensations de malaises cardiaques…
La respiration est donc centrale. Il est essentiel en marche Afghane de se familiariser avec son propre souffle. Quelques questions importantes demandent notre attention : Est-ce que je respire par le nez ou par la bouche ? Savoir si ma respiration se situe au niveau du ventre ou du thorax ? Est-ce que ma respiration se bloque ? Est-elle saccadée ? Y a-t-il des apnées ? Le débit d’air est-il lent ou rapide ?
Notre capacité respiratoire varie de 5 à 7 litres et nous utilisons bien souvent qu’un tiers de cette capacité. Ce diagnostique respiratoire peut se faire de façon autonome mais sera plus efficace s’il est pratiqué par une personne formée à cela.
Une fois que nous avons une connaissance globale sur la manière dont nous respirons, nous pouvons commencer la marche en essayant de synchroniser nos pas sur notre respiration.
Respiration nasale
Nous sommes tous équipés de cette partie proéminente du visage que l’on appelle ‘’ le nez’’. En Marche Afghane, cette partie est l’appareil respiratoire par excellence ! En respirant par le nez, l’air se réchauffe, s’humidifie, filtre les poussières et les bactéries pathogènes, puis libère, par l’intermédiaire des sinus, de l’oxyde nitrique (gaz qui va permettre une vasodilatation des capillaires sanguins).
La respiration nasale va, de ce fait, permettre des échanges gazeux optimums au niveau des poumons.
Par la bouche, il est très compliqué d’avoir une régulation du souffle. C’est trop grand, trop vaste, l’air s’y engouffre sans crier garde, ce qui va réduire l’efficacité des échanges gazeux.
En Marche Afghane nous pratiquons consciemment la synchronisation des pas sur l’inspire et l’expire. Les globules rouges et toutes les cellules du corps reçoivent une quantité d’oxygène bien plus importante, contrairement à d’habitude où nous utilisons une toute petite partie de notre capacité respiratoire.
Le Rythme ou l’horloge corporelle
L’homme s’est peu à peu coupé de la nature et de lui-même. Nous sommes désormais le plus souvent assis pour travailler, et même pour nous déplacer (assis dans nos voitures, les avions, les transports en communs), debout mais statique dans les ascenseurs, les escalators… Véritable problème de santé publique qui signifie que, par manque d’activité physique, l’homme se met en danger.
La Marche Afghane est une marche consciente et même méditative. C’est une pratique qui demande d’écouter son corps, de suivre son rythme, de trouver et de libérer son propre souffle. Le rythme de chacun va varier en fonction de l’état dans lequel il se trouve, la vitesse et la longueur du pas, la posture, le plat, la montée ou la descente. En restant conscient de tous ces paramètres, notre respiration sera en accord avec les différents rythmes qui s’imposent. En fonction du terrain, on passe d’un rythme à l’autre comme lorsqu’on rétrograde en voiture sans laisser la place à l’essoufflement. Ici, c’est le corps qui s’adapte au souffle et non l’inverse.
« C’est une énergie universelle renouvelable, durable. Elle nourrit, alimente, éclaire au-delà des limites que nous nous imposons inconsciemment. »
Lionel Drouvin préface du livre ‘’Je marche donc je suis’’ de D. Zanin
Les Bienfaits de la marche afghane, d’après André Bamberger
Par l’activation des deux outils que sont la marche et la respiration rythmée, on peut retirer de la marche afghane les bénéfices suivants :
- une meilleure oxygénation de l’organisme
- une régularisation de la fréquence cardiaque
- une détente physique et émotionnelle
- une meilleure circulation sanguine
- souplesse et fluidité par une meilleure circulation énergétique
- une augmente de la capacité de focalisation et de le prise de conscience de son être.
- une stimulation du mental par les exercices d’intention
- une amélioration la posture de son corps
- enfin, elle apporte de la joie et une connexion à son être en la nourrissant de belles émotions, de beaux sentiments.
Des mots qui inspirent
Pour compléter encore les effets positifs de la marche afghane, nous pouvons la pratiquer de manière consciente, en déposant des mots ou des petites phrases sur l’inspire ou l’expire. Il s’agit pour chaque personne de trouver ses propres mots, la méditation qui lui convient. C’est aussi une thérapeutique très puissante, la respiration consciente produisant une douche intérieure, un nettoyage cellulaire salutaire. La présence à l’air qui entre et sort des narines est l’ancrage le plus direct pour rester dans le présent : personne n’a jamais respiré au passé ou dans le futur.
L’Art de marcher augmente encore ses bénéfices grâce à son action sur tous les plans de l’être. De nombreux marcheurs témoignent de l’atténuation, voire de la disparition de trouble divers. En cas de stress important, de choc émotionnel, quelques minutes de marche permettent un changement positif et un apaisement important, en diminuant fortement les ruminations mentales. Cette pratique, une fois intégrée, permet de marcher partout en altitude, même dans des endroits raides, avec de meilleures sensations.
Imaginez un instant des hommes capables de marcher sur une distance de 700 km en 12 jours, sans fatigue excessive. Des hommes, pas des surhommes, des chameliers en transhumance avec leurs troupeaux de chameaux dans les montagnes et désert d’Afghanistan !
Cette faculté de marcher sans fatigue, fait extraordinaire, n’est pas réservée à ces chameliers ou à une élite de marcheurs aux gros mollets, elle est accessible à toute personne valide avec des bienfaits très importants. La suroxygénation naturelle apportée par la marche afghane, et que l’on peut pratiquer au cours des actes de la vie quotidienne, assure une revitalisation supérieure à celle qui vient d’autres pratiques et ouvre la voie aux domaines illimités de la joie et de la confiance en soi. Avec un retentissement très positif sur notre paix intérieure. La marche afghane met l’accent sur la synchronisation de la respiration avec le rythme des pas et une allure de marche plus rapide.
Danilo Zanin
Retrouvez nos circuits de marche afghane :
Marche afghane sur le plateau de l’Aubrac
Marche afghane sur le chemin de Stevenson